Figure de proue du comité de défense des deux opposants assassinés en 2013, Anouar El Bassi, avocat près la Cour de cassation, reprend depuis le début le récit de ces tragédies nationales. Seulement et après huit ans d’enquêtes, d’échecs et de maigres victoires, ces deux « crimes d’Etat » n’ont pas encore révélé tous leurs secrets. Nous découvrons, par le biais de cet entretien, un récit palpitant, à la différence que ses protagonistes ne sont ni des acteurs de cinéma ni des personnages de roman, mais deux belles personnes, Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, promues à un bel avenir politique, à qui on a ôté la vie.
Quand avez-vous décidé de créer un comité de défense des deux opposants politiques assassinés, Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi ?
La première réunion s’est tenue spontanément le 9 février 2013, trois jours à peine après l’assassinat de Chokri Belaïd et au lendemain de l’enterrement qui a eu lieu le 8. Le comité de défense englobe des centaines d’avocats de tous les âges et de toutes les régions du pays dotés de cette fibre de défense des affaires politiques et des droits de l’homme. Nous avons toujours défendu les opposants et les victimes de l’ancien régime, les martyrs tombés entre le 17 décembre et le 14 janvier. Ce sont généralement les avocats démocrates et progressistes.
Ce comité de défense est-il dominé par un parti politique ?
Non pas du tout.
Vous venez de mentionner le terme démocrate, mais les avocats de la défense sont apolitiques ?
Les avocats ne sont encartés dans aucun parti. Mais un avocat peut défendre des idées et des convictions politiques de quelque tendance que ce soit. Pour ma part, j’exerce mon métier dans le cadre du Barreau. Nous défendons la partie civile, en l’occurrence les familles des deux martyrs. Par ailleurs et comme le permet explicitement la législation tunisienne, une association et un parti politique ont le droit de se constituer partie civile. Chokri Belaïd était chef du parti El Watad, il est normal que son parti se constitue partie civile. Idem pour Mohamed Brahmi, c’est Ettayar Echâabi qui s’est constitué partie civile. Le cercle s’est beaucoup élargi depuis, avec l’Ugtt, la Ligue des droits de l’homme, le Forum des droits économiques et sociaux, l’Association des femmes démocrates, le Conseil de l’ordre des avocats et la Coordination nationale indépendante pour la justice transitionnelle, entre autres.
Le comité de défense des deux martyrs a annoncé plusieurs fois que les enquêtes judiciaires ont été entravées. De quelle manière ?
Les enquêtes ont été entravées dès le départ par le juge d’instruction en charge du dossier du martyr Chokri Belaïd, le dénommé Béchir Akermi. Par définition, c’est un assassinat politique doublé d’un crime d’Etat.
Quelle différence faites-vous entre un assassinat politique et un crime d’Etat ?
C’est un assassinat politique devenu crime d’Etat. Chokri Belaïd a été assassiné pour ses idées progressistes, sa défense d’un Etat social, démocratique, civil et égalitaire. De même, pour Haj Mohamed Brahmi qui était lui aussi contre ce qui est communément appelé l’islam politique. Avec le temps, nous avons découvert que c’était un crime d’Etat dans lequel des institutions de l’Etat et des responsables administratifs et politiques sont d’une manière ou une autre impliqués à quelque niveau que ce soit de la démarche criminelle. Donner des ordres, préparer et faciliter l’exécution, aider à effacer les traces des crimes, aider les exécutants à fuir, etc. A ce niveau, je rappellerai l’épisode tristement célèbre de la fuite du chef de Ansar Echariâa, Abou Iyadh, Seif Allah Ben Hassine, en septembre 2012 de la mosquée Al Fateh, sur ordre du ministre de l’Intérieur de l’époque, Ali Lâarayedh. Par la suite, les chefs du groupe jihadiste Ansar Echariâa se réunissaient chez Abou Iyadh dans la maison de ses parents à Hammam-Lif, alors qu’ils étaient tous recherchés. C’est cette réunion qui s’est tenue fin décembre 2012 qui a scellé le sort de Chokri Belaïd. La version officielle consistait à désigner Ansar Echariâa comme groupe terroriste, pour lui faire porter le chapeau de l’assassinat de Belaïd. Je conteste totalement cette thèse. C’est faux !
Sur quoi vous vous appuyez ?
Les batailles procédurales et les efforts du comité de défense, durant près de huit années, commencent à porter leurs fruits, avec la décision, entre autres, prise par le juge d’instruction en charge du dossier de l’assassinat de Haj Brahmi, d’accuser Mostapha Khedher, l’un des membres clés de l’organe secret d’Ennahdha, de complicité dans l’assassinat de Haj Brahmi.
Avez-vous des preuves tangibles de l’implication directe du parti Ennahdha ?
La version officielle défendue par les autorités de l’époque et relayée par le juge d’instruction Béchir Akermi a fait croire que le mobile de l’assassinat de Chokri Belaïd était la vengeance de Ansar Echariâa pour la mort de Oum Youmna (Mehrzia ben Saad), lors de la décente effectuée par la brigade d’intervention de la Garde nationale à la maison de Mnihla, fin décembre 2012. Le but de l’intervention est d’attraper son mari Ridha Sebtaoui, l’un des chefs de Ansar Echariâa qui était chargé d’acheminer les armes du sud du pays vers Tunis. Or, cette descente s’est avérée par la suite feinte. Afin de pousser « Ansar Echariâa » à riposter. C’est ce qu’on appelle « un crime provoqué ». Suite à la mort de Oum Youmna, les chefs d’Ansar Echariâa se sont réunis dans la localité Echâabia, une banlieue de Hammam-Lif, au début du mois de janvier 2013, pour décider de la nature de la vengeance.
Comment savez-vous que la « sentence » d’assassiner Chokri Belaïd est tombée ce jour-là au cours de cette réunion ?
C’est la version avancée et farouchement défendue par le juge d’instruction en charge du dossier Béchir Akermi. Au cours de cette réunion, Kamel Gadhgadhi, celui qui a tiré sur Belaïd, annonce avoir une cible toute prête. Ce sera Chokri Belaïd qu’il était en train de filer depuis des mois. Et il le tue, avec l’aval des chefs de Ansar Echariâa. Je dois à ce niveau mettre le doigt sur une contradiction. Quel est le lien entre la descente des forces de l’ordre dans une maison d’un chef de Ansar Echariâa et Chokri Belaïd qui était un farouche opposant au pouvoir islamiste, en place, certes, mais n’était pas au pouvoir ? Ce n’est pas lui qui a donné l’ordre à la brigade spéciale d’intervenir. Cela ne peut être considéré comme un mobile. Or, c’est la version officielle présentée par Béchir Akermi, alors juge d’instruction du bureau 13.
Les jihadistes appliquent la loi du Talion, œil pour œil, dent pour dent. Donc pour venger la mort de la femme de l’un de leurs chefs, ils auraient décidé d’éliminer Chokri Belaïd, un opposant notoire à leurs thèses. Cela ne vous paraît-il pas logique ?
En quoi Chokri Belaïd est-il responsable de la mort de Oum Youmna (Meherzia Ben Sâad, l’épouse de Ridha Sebtaoui) ? Logiquement, l’on se venge du donneur d’ordre de la descente, en l’occurrence le ministre de l’Intérieur en exercice, d’un gradé de la brigade nationale, non pas de l’ennemi politique du pouvoir en place. Même scénario avec le député Mohamed Brahmi et chef du parti Attayar Echaâbi, nationaliste, nassérien, farouche opposant de la mouvance des Frères musulmans. Haj Brahmi a été assassiné le 25 juillet 2013 par Abou Bakr El Hakim. C’est consigné dans les procès-verbaux. Une semaine avant, il y a eu une vraie fausse descente, non pas dans une maison de l’oncle de ce dernier à la cité El Ghazala, mais dans une autre maison pour permettre à Abou Bakr El Hakim de s’enfuir et le pousser ainsi, encore une fois par esprit de vengeance, à exécuter Haj Brahmi.
Comment le parti Ennahdha est-il impliqué dans ces assassinats. Les instigations des imams prêchant dans des mosquées et appelant à l’élimination physique des opposants, ou des membres politiques du parti qui auraient pris la décision de les neutraliser ?
Voici le lien qui prouve que le parti Ennahdha est impliqué. Après la vraie fausse décente de la police, Abou Bakr El Hakim change d’avis et décide, par vengeance, d’assassiner Haj Brahmi. Il en informe Kamel Gadhgadhi. Le même Gadhgadhi s’avère par la suite être aussi celui qui a mis en place le plan de cet assassinat. C’est ce que le comité de défense a réussi à prouver devant la Chambre criminelle saisie de l’affaire de l’assassinat du martyr Brahmi. Ce fameux Gadhgadhi est à l’origine des plans d’élimination des deux martyrs. Il devait « logiquement » être éliminé à son tour. Cela a été fait lors de l’opération de Raoued, en 2014. Avant cela, le même Kamel Gadhgadhi apparaît dans l’énigmatique salle de sport de la rue de Russie, au centre-ville.
Il fréquentait cette salle avant les crimes ?
Plusieurs membres de Ansar Echariâa mais aussi du mouvement Ennahdha fréquentaient cette salle. Laquelle représente un élément important dans l’affaire. Puisque depuis 2011, plusieurs membres haut placés d’Ennahdha s’entraînaient à l’art martial « Zamaktel ». Comme le dénommé Abd Dhil Jalal wal Ikram El Ouerghi, un ex-garde du corps de Rached Ghannouchi et fils d’un nahdhaoui notoire qui a passé une dizaine d’années en prison, Moncef El Ouerghi. Tout ce beau monde s’entraînait dans cette salle. Le juge d’instruction Béchir Akermi n’a pas cru bon d’ordonner une perquisition pour y saisir le matériel et les documents qui auraient pu apporter des éléments de preuve relatifs à Gadhgadhi et ses compagnons. La perquisition qui a permis de mettre la main sur un nombre considérable de documents et de preuves n’a pu être effectuée que quatre ans plus tard. Une fois que Béchir Akermi n’était plus en charge du dossier du martyr Belaïd. Entre-temps, Béchir Akermi a été promu procureur général du tribunal de première instance de Tunis, visiblement pour services rendus et grâce au soutien actif de l’Association des magistrats tunisiens. L’on sait, aujourd’hui, que suite aux révélations fracassantes contenues dans les rapports de l’inspection générale du ministère de la Justice, l’ampleur des crimes contre la sécurité de l’Etat, lors du passage de ce même Béchir Akermi à la tête du pôle judiciaire de l’antiterrorisme.
Abd Thou El Jalel wel Ikram El Ouerghi a-t-il été inculpé ?
Son affaire a été reportée plusieurs fois. En première instance, il a écopé d’un sursis. Ses avocats ont présenté des certificats médicaux attestant qu’il ne jouissait pas de toutes ses facultés mentales. Entre-temps, il est parti en Turquie. Ce ne jouit pas la seule affaire qui atteste des dysfonctionnements des institutions de l’Etat, notamment durant le règne du parti Ennahdha (2011-2014). Ajoutez à cela, le courrier en provenance de la CIA, qui était une mise en garde sérieuse et officielle sur le risque d’assassinat de Haj Mohamed Brahmi, deux semaines avant son exécution, au temps où Ali Lâarayedh était chef de gouvernement. Celui qui lui a succédé au ministère de l’Intérieur, le magistrat Lotfi Ben Jeddou, a reçu la mise en garde de la CIA. Après l’assassinat, un autre courrier a été envoyé par l’agence de renseignements, qui disait détenir des informations importantes et proposait d’en faire bénéficier les services tunisiens. Personne n’a cru bon de donner suite.
D’où détenez-vous ces informations ?
Toutes ces informations sont consignées dans des procès-verbaux officiels et même rapportées par les officiels de l’époque. Le lien dont j’ai parlé tout à l’heure est démontré par l’intervention de Ameur El Balâazi qui a caché les deux revolvers qui ont servi à tuer Belaïd et Brahmi, avant de les jeter à la mer. Mais Béchir Akermi, encore lui, n’avait pas jugé opportun de prendre en considération de tels éléments rapportés dans le dossier de l’affaire de terrorisme dite « Affaire des caches d’armes de Médenine ».
Comment le savez-vous ?
C’est lui qui le dit. Ce nom apparait dans l’affaire de Médenine. En 2013, des caches d’armes ont été découvertes. Celui qui était chargé de les ramener de la Libye vers la Tunisie est Ahmed Rouissi. Un chef d’Ansar Echariâa et l’un des principaux accusés dans l’affaire de Belaïd. Ce Rouissi a été entendu et son ordinateur saisi. Une pièce maîtresse qui a fait l’objet d’analyses techniques diligentées par le juge d’instruction du bureau près le pôle judiciaire antiterroriste et a informé Béchir Akermi de la teneur de l’affaire. Les traces écrites selon lesquelles Akermi a pris connaissance du dossier de Médenine sont consignées dans l’inventaire établi par le même Béchir Akermi, juge d’instruction en charge du dossier de Chokri Belaïd. Il savait donc que l’ordinateur de l’un des accusés principaux avait été saisi. Il n’a pas tiré les conséquences juridiques adéquates. L’ordinateur a finalement été volé des archives du Tribunal de première instance de Tunis.
A voir tous ces détails, Béchir Akermi aurait failli. Mais visiblement, il n’est pas le seul. Alors que le comité de défense semble avoir un seul adversaire, c’est Béchir Akremi, pour quelle raison ?
Nous sommes la bête noire de Béchir Akermi et non l’inverse. Mais il est prouvé que ce dernier a tout fait pour entraver les enquêtes, cacher des indices et occulter des éléments importants des instructions. La fameuse voiture Fiat-Sienna qui a été identifiée formellement comme étant celle utilisée par les terroristes pour filer Chokri Belaïd est un autre exemple des entraves récurrentes à l’exercice de la justice. Elle a été saisie, mais, aucune trace ne le montre dans le dossier. Akermi a usé de subterfuges juridiques. Il a fait ce qu’on appelle une saisie formelle. Or, la saisie formelle est une procédure qui se fait lorsque l’arme du crime ou un objet lié à une enquête n’a pas été saisi, est introuvable. Mais lorsque l’arme ou l’élément est identifié, il faut procéder à une saisie réelle. Lorsqu’on fait une saisie formelle, au contraire, le juge s’interdit, de facto, d’ordonner une expertise et toutes les analyses scientifiques nécessaires. Quelle a été sa réponse lorsque cette question lui avait été posée : « Pourquoi avez-vous procédé à une saisie formelle, alors que la voiture est identifiée ? ». « Les places manquent aux archives du tribunal », voilà la réponse qu’il a donnée. Comme si les saisies faites par tous les juges de la Tunisie étaient déposées dans les tribunaux.
Quel est le lien avéré entre ces affaires et le parti Ennahdha ? Béchir Akermi est-il un dirigeant du parti Ennahdha ?
Quand il omet de ne pas entendre Ameur El Balâazi, quand il occulte toute une étude faite par les services de sécurité qui prouve que le groupe jihadiste Ansar Echariâa jusqu’à octobre 2013 n’avait pas d’organe de sécurité qui pouvait planifier des assassinats. Si l’on ajoute les éléments découverts en 2018, ce qu’on appelle l’organe secret, la boucle est bouclée. A ce niveau, apparaît Mostapha Khedher, l’un des membres de l’organe secret d’Ennahdha, ex-militaire et dirigeant du parti. Il a été chargé de la sécurité du 9e congrès du mouvement Ennahdha en juillet 2012. Mostapha Khedher avait pour couverture une autoécole dans la région de Mourouj. C’est là que, le 23 décembre 2013, la police découvre des milliers de documents et des outils d’espionnage. Une partie de ces documents n’a pu être saisie par la police judiciaire, puisque des représentants du ministère de l’Intérieur non identifiés en ont récupéré une grande partie, qui aurait été déposée par la suite au ministère et dont on a perdu la trace. Mostapha Khedher était en contact quotidien avec Ridha Barouni qui était membre du bureau exécutif d’Ennahdha, chargé des finances et de l’encadrement. Ex-militaire lui aussi, il était en fuite en Espagne. Ce dernier, à son tour, faisait des rapports à Abdelaziz Daghsni. Là, on rentre dans le cercle familial. Daghsni n’est autre que le mari de la nièce de Rached Ghannouchi. En 2019, il y a eu l’ouverture d’une information judiciaire contre Mostapha Khedher, Ridha Barouni, Abdelaziz Daghsni, Fathi El Beldi et Taher Boubahri. Ces deux derniers sont des cadres supérieurs et proches conseillers de Ali Lâarayedh
Mostapha Khedher est-il toujours en prison ? Peut-on dire qu’il a été lâché par Ennahdha ?
Oui, il est toujours en prison. Le verdict a été prononcé en 2018. Mais on ne peut pas dire qu’il a été lâché, au contraire. Tout ce qui a été saisi par la suite par le juge d’instruction en 2018, au sein même du ministère de l’Intérieur, suite à la conférence de presse tenue par le comité de défense, au mois d’octobre 2018, a révélé que cet organe secret espionnait les Tunisiens et des généraux de l’armée tunisienne, des politiques, des militants de la société civile. C’est un crime contre la sécurité intérieure et extérieure du pays. Des crimes passibles de la peine de mort.
Mostapha Khedher aurait-il bénéficié d’un jugement clément lors de la première affaire de 2013 ?
Tout à fait, car il n’a pas été accusé de crime contre la sécurité. Parce que les documents qui l’incriminaient n’avaient pas été versés dans le dossier ni transférés au tribunal. Ces preuves auraient été subtilisées en partie par la brigade antiterroriste de Gorjani, en décembre 2013. L’autre partie aurait été cachée dans les locaux du ministère de l’Intérieur, de 2013 jusqu’en 2016. Mieux, dans un enregistrement audio entre Khedher et des membres actifs de l’organe secret, il parlait d’un certain juge. Il a dit textuellement, et nous l’avons publié en 2018, que « ce juge-là est l’un des nôtres ». Comme par hasard, c’est ce magistrat même qui s’est chargé de l’instruction dans l’affaire Khedher. Ce même juge est devenu avocat. Parmi les documents saisis par le juge d’instruction du bureau 12, chargé de l’affaire Brahmi, se trouvaient des informations concrètes sur la cachette de Abou Iyadh dans la ville de Menzel Temime, au moment même où il était soi-disant recherché par la police. Actuellement, Khedher est également accusé de complicité dans l’assassinat de Haj Brahmi. Deux informations judiciaires ouvertes à Tunis, qui ont été déplacées à l’Ariana, suite à notre demande. Nous avons fait un recours auprès de la Cour de cassation et nous avons obtenu gain de cause le 15 juillet 2020.
Plus d’une année est passée. Et depuis ?
Depuis, rien ne bouge. Encore une fois, nous constatons de fait la mainmise d’Ennahdha sur la justice par tous les moyens.
La réforme de la justice, vous y croyez ?
J’ai pu constater le versement depuis 2011 de sommes faramineuses, des dizaines de millions de dinars déboursés par des organismes internationaux pour la réforme du système judiciaire tunisien. Or, à ce jour, je ne vois pas la moindre trace d’un début de réforme. Autant dire, aucun retour sur investissement.